18 Sep

A Lillers, une journée du patrimoine avant l’heure pour l’UTL

- Catégories : #Vie de l'association, #Visites

Bien plus âgée que Buridan, le philosophe ayant donné son nom à l’université du temps libre de Béthune, la collégiale de Lillers fête son neuvième centenaire. Cette collégiale romane, passant pour la plus vaste des Hauts de France parvenue jusqu’à nous en dépit des guerres et des sinistres, sera une des stars des journées européennes du patrimoine. L’UTL a devancé l’appel en en faisant, jeudi, la destination de sa quatrième sortie estivale.

Alexandra, une guide de l’office de tourisme, a montré tout en haut des colonnes bien des détails de l’ornementation qui échappent à un œil non exercé. Attirant le regard ici sur un sagittaire gravé dans la pierre, là sur une sirène-oiseau, elle a décrypté la symbolique des sculptures médiévales.

Puis elle expliquait celle des vitraux art-déco de l’Annonciation, de saint Roch et de sainte Thérèse réalisés dans les années trente et récemment rénovés.

En cheminant dans le déambulatoire, elle a évoqué les temps lointains où des pèlerins venaient vénérer le supplicié au visage serein du Christ au Saint-Sang.

Quand Alexandra a raconté l’effondrement du porche sur le parvis le 10 octobre 1971, deux de nos adhérents se sont souvenus de la frayeur éprouvée cinquante ans plus tôt dans cette nef à trois niveaux : ils assistaient à la messe dominicale ce jour-là.

Un tour du clocher dont la restauration au XIXe siècle ne fait pas l’unanimité, puis un tour de ville sur le tracé des anciens remparts de Lillers-en-Artois encore espagnole, que nous montre au début du une gouache des albums de Croy, ont ensuite conduit les vingt-cinq participants jusqu’à la Maison de la Chaussure.

Le soleil matinal imposait une halte devant le cadran solaire de la Maison de l’Argentier et rehaussait l’éclat du fronton en pierre blanche de la chapelle Notre-Dame de la Miséricorde. Chemin faisant, il a été question de la dynastie Fanien dont, sous le Second Empire, les ateliers comptaient mille cinq cents ouvriers.

Sur les étagères de l’ancien octroi transformé en musée, où des bottes de sapeur-pompier voisinent avec des souliers à crampons de footballeur d’avant-guerre, quelques modèles de mocassins du début du siècle dernier évoquent l’époque où l’industrie du cuir assurait le plein emploi.

C’était un temps où avec Romans (Drôme) et Fougères (Ille-et-Vilaine), Lillers chaussait la France entière et ses colonies.

Après un déjeuner partagé autour d’une table généreuse et sympathique au Campagnard, la visite au pays de la Lys romane s’est poursuivie dans une cressonnière baignée par un puits artésien de la rue de Molinghem à Norrent-Fontes.

Suppléant au pied levé un de ses collègues empêché, Nicolas, cressiculteur lillérois, a parlé de son métier qu’il pratique à l’ancienne. De septembre à mai, les chevilles dans une eau qui sort à 12° de la nappe phréatique, il coupe au couteau sa production de cresson dit de fontaine, en fait des bottes et les livre à une centrale d’achat. Chaque bassin donne trois ou quatre récoltes par an.

La rentrée approche à l’université du temps libre.

Le vendredi 1^er octobre, une journée porte ouverte à la Maison des Associations du Mont-Liébaut, boulevard des Etats-Unis, permettra d’enregistrer les inscriptions et de constituer les groupes pour les ateliers.

L’assemblée générale se tiendra le jeudi 7 octobre à l’IUT.

Texte: Christian Larivière

Photos: Philippe DUBOIS - Bernard ALEXANDRE

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